Lors d’une cérémonie officielle, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la transition au Burkina Faso, a vivement critiqué le président français Emmanuel Macron. Il a accusé ce dernier d’avoir tenu des propos offensants envers l’Afrique, lors d’un discours prononcé à Paris le 6 janvier, à l’occasion de la conférence des ambassadeurs.
Macron avait évoqué un manque de reconnaissance de certains pays africains envers la France, tout en affirmant que la présence militaire française sur le continent ne signifiait pas un recul de son influence. Ces déclarations ont provoqué une vague d’indignation dans plusieurs pays africains, notamment au Tchad, au Sénégal et plus récemment au Burkina Faso.
Le capitaine Traoré a qualifié les propos du président français d’insultants pour l’ensemble du continent africain. Il a également dénoncé une attitude qu’il considère comme paternaliste, estimant que Macron ne traite pas les Africains comme des partenaires égaux. « S’il y a un ingrat ici, c’est bien lui. La France devrait être reconnaissante envers l’Afrique pour son existence même », a-t-il déclaré.
Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, les relations entre le Burkina Faso et la France se sont considérablement détériorées. En 2023, le Burkina Faso et le Niger ont exigé le départ des troupes françaises de leur territoire, tandis que le Tchad a récemment demandé la fermeture des bases françaises d’ici fin janvier. Le Sénégal a également rejoint cette dynamique en appelant à mettre fin à la présence militaire française.
Traoré a souligné que pour rompre véritablement avec les influences impérialistes, il ne suffisait pas de demander le départ des bases militaires, mais qu’il fallait également dénoncer les accords qui maintiennent ces relations déséquilibrées. Ces déclarations reflètent une volonté croissante dans plusieurs pays africains de redéfinir leurs relations avec leurs anciens partenaires coloniaux.